mercredi 21 août 2019

Street art.En ville ouvrez les yeux vous êtes dans un musée

Mr Voul, Saint Pierre, Culkeen



Street art. En ville ouvrez les yeux vous êtes dans un musée.

Le street art ne se limite pas au mouvement graffiti. Le qualificatif de street art n’est pas une manière moins subversive de parler du graffiti. Le street art dit bien ce qu’il est «de l’art dans la rue», qu’il s’agisse d’espace public, privé, autorisé ou illégal, à partir du moment ou une œuvre est offerte gratuitement à tous les regards il s’agit de street art. Le graffiti en est une branche.

La plupart des graffeurs, lettreurs, fresquistes ont commencé par le tag, en posant là ou ils sont certains d’être vu des flops vandales. La question ne se pose pas de savoir si c’est de l’art ou pas, si c’est beau ou pas. C’est de l’art et c’est beau ! même si ça ne plaît pas,, parce que, soit disant ça salit.

Posez vous trois questions. Est-ce que vous doutez du caractère artistique d’une calligraphie taoïste exécutée en un éclair ? Est-ce que l’espace urbain est si beau qu’on doive à tout prix se priver d’écrire dessus ? Est-ce que les publicités qui l’envahissent sont belles et artistiquement intéressantes ? Trois fois non.

Cependant je ne reprocherai à quiconque de lutter contre, de poursuivre les tagueurs, et d’effacer leurs «cochonneries». Les tagueurs vandalisent, les policiers les poursuivent, les mairies et les propriétaires privés jouent du Karcher et repeignent. Chacun est dans sont rôle.

Il n’est pas contradictoire de voir dans le tag son caractère artistique, parce que le geste l'est et qu’il a engendré une la scène graffiti qui occupe aujourd’hui une place importante dans l’art contemporain et en même temps assumer son caractère illégal donc répréhensible.

Toute oeuvre dans la rue, même grandiose, même géniale est éphémère parce qu’elle est fille du tag et a gardé une part de son caractère sulfureux. S’y ajoute, bien sur, la rue avec les malveillants, les jaloux, les frustrés qui décollent et saccagent par plaisir malsain. Et puis il y a la pluie, le vent le soleil et le temps qui passe qui également contribuent à l’usure et à la destruction.

La rue n’est pas seulement ouverte aux graffeurs. Je ne pense pas que Ernest Pignon Ernest, considéré à juste titre, comme un précurseur du street art, soit un ancien tagueur. Il est difficile de rien affirmer concernant le mystérieux Banksy, mais il ne semble pas que le pochoir comme les collages soient issus du graffiti.

Les artistes de rue dont je souhaite parler ont un parcours inverse à celui des graffeurs. Alors que les graffeurs ont commencé dans la rue et finissent pour certains en atelier et exposent en galerie, eux sont illustrateurs, graphistes, peintre ou sculpteur en atelier. Ils n’ont pas l’esprit vandales ils choisissent la rue pour être vus du plus grand nombre et si possible reconnus. Organiser une exposition en galerie n’est pas toujours facile et ne touche qu’un public limité.
De plus en plus d’artistes issus de différentes filières d’art graphique ou d’écoles des beaux arts, profitent des espaces intimistes des coeurs de ville, peu propices aux grandes fresques pour donner à voir librement leurs créations.

Ces univers artistiques sont souvent bien aboutis et l’amateur éclairé sait les identifier à leur style. Les modes d’expression sont multiples presque illimités : des pochoirs, des collages élaborés avec toute sortes de techniques, de la mosaïque, des faïences, du modelage ou des découpages de divers matériaux et même des BMX

Les oeuvres étant souvent de petite taille elles aiment à s’afficher en grappes sur un même mur. Les artistes se connaissent, s’accueillent de ville en ville et organisent des sessions de collage amicales et festives. L’intérêt est aussi que les oeuvres en groupe ont plus de lisibilité, En plus le voisinage d’artistes à forte notoriété tel Invader ou Oré attire les amateurs et surtout les photographes qui vont les publier sur Instagram.

Les passants en ville sont souvent indifférents voire aveugles aux oeuvres qu’il voient sans les regarder. Il existe cependant de plus en plus d’amateurs éclairés qui connaissent et «chassent» les oeuvres. Il y a également des visites guidées street art, organisées par les offices de tourisme ou des associations. Ce public averti fait le lien avec les réseaux sociaux et en particulier Instagram qui permet de diffuser les images et de tisser un réseau, national et même international de folowers.  

Si les artistes sont aussi attentifs à l’emplacement de leurs oeuvres et à leur voisinage avec d’autres artistes, s’ils transforment leurs sessions collage en événements c’est pour booster leur présence sur Instagram et pour certains d’entre eux faire connaître leur boutique en ligne, leurs expositions et les événements auxquels ils participent.

Pour augmenter leur notoriété ces artistes deviennent nomades. Ils vont s’afficher de villes en villes dans tout le pays et même au delà. Ils établissent des collaborations et tissent des réseaux. Ils sont attendus par des amateurs de plus en plus nombreux, dont je suis bien sur, et qui recherchent leurs oeuvres et développent une culture et une connaissance de cette branche du street art.


Grâce à tous ces artistes les coeurs de nos villes et même au delà deviennent des musées à ciel ouvert. Des musées éphémères soumis aux destructions, y compris par les brigades des villes préposées aux tags, aux intempéries et à l’usure, mais des musées toujours renouvelés et riche en découvertes.

Merci à eux qui transforment nos villes en chasse aux trésors et donnent à voir de la beauté à ceux qui savent regarder.

21 août 2019*


Jace

Monsieur BMX sert de support à des skate board cassés
Sanko  (lèvres)  et Orco (écureuil)


Une cox de Oups

Sailor


Loco


Zek
Big Ben

Baudugo

Noon

Ose


Djeko, Mara


artiste non identifié
Sunra

Mifamosa, Invader, le rang d'honneur, inconnu

Crying Sailor

Oups



Cukeen, crying sailor, Botero pop

Cole et Crying Sailor


Le Rang d'honneur


Crying Saolor, Botero Pop



Culkeen, Imagine§co


Débit de Beau et inconnus



Jace

Orco

Matrioch cake

Whoups

Reine Aneda


Orco



Matrioch Cake, Botero Pop, Mymuseis

Invader, le rang d'honneur

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