"Qui m'aime me suive" pour partager de la beauté, des rencontres, et même parfois des réflexions. Nouvelle Calédonie, Montréal, New York, la Nouvelle Orléans, Montpellier. Un blog hétéroclite au rythme de mes émotions, de mes coups de coeur et de mes voyages.
mardi 26 mai 2015
Aubrac, Lozère, transhumance
Nasbinal |
La transhumance est une très ancienne tradition. Aux alentours du 25 mai les éleveurs du piémont, faisaient monter à pied par des drailles escarpées, leurs troupeaux de bovins pour les faire pâturer tous l'été sur le plateau de l'Aubrac. C'est une tradition, certes, mais c'est encore de nos jours une nécessité économique. Les prairies de la plaine sont fanées pour produire les foins pour l'hivers. Les pâtures d'herbe rase du plateau donnent tout l'été aux vaches une nourriture abondante et de qualité.
La transhumance a toujours donné lieu à fêtes et agapes. Les vaches étaient décorées et pour l'occasion portaient leurs sonnailles.
Depuis quelques années les transhumances d'Aubrac attirent des foules de plus en plus nombreuses. Des jours avant les camping cars par centaines occupent le terrain. Le jour dit, il faut ouvrir des parkings pour des milliers de voitures. Du coup tout est payant, les marchands du temple se remplissent les poches. Des files d'attentes dignes des plus sombres heures de l'économie soviétique se forment pour accéder à une portion d'aligot, un tronçon de mauvaise saucisse ou une barquette de frittes moles hors de prix.
Du coup la transhumance est devenue la fête des embouteillages et des files d'attente.
Par chance, un peu par hasard, beaucoup grâce à la connaissance du terrain par mes accompagnateurs, mais aussi parce que nous avons délaissé la voiture au profit des chaussures de marche, il m'a été donné d’assister à quelques scènes authentiques.
Croix de Rhode |
Bonnecombe |
Aubrac, Lozère, Tant de fleurs si belles et parfumées
A la jointure des mois de mai et de juin, l'Aubrac est le pays des fleurs. L'herbe des près est haute, une herbe ou les graminées cohabitent avec narcisses, jonquilles, orchidées et tant d'autres fleurs. La fenaison dans quelques semaine les transformera en foin, mais quel foin! Les anémones pulsatiles ne relèvent jamais la tête. Les violettes s'étirent sur leur tige pour chercher la lumière des sous bois. Le myosotis et les renoncules se gavent de l'eau des fossés. Les pensées cornues s'abritent dans le cagnard au pied des murets. Les orchis sureau, les violets et de plus secrets qui se cachent, occupent tous les terrains, faisant douter du danger d'extinction qui les guette. Les genets envahissent des pans entiers de montagne. C'est cetain, les paysans les haïssent, mais ils sentent si bon, un parfum tellement gravé dans la mémoire de mon enfance lozérienne, que je recherche l'ivresse qu'ils me procurent.
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