Maître Chu |
Stage organisé par l'ITCA
Du 8 au 12 juillet 2015, une centaine de stagiaires de tous niveaux, depuis des débutants qui ne maîtrisaient qu'imparfaitement la première partie de la forme, à des personnes confirmées, ayant derrière elles plusieurs années de pratique, se sont rassemblées sur les rives du lac d'Attuech proche du gardon d'Anduze.
Bien au delà des pratiques en commun et de répétitions, l'intérêt d'un tel stage est d'approfondir et de donner du sens à des pratiques chinoises récemment introduites en occident qui remettent en question les conceptions occidentales du corps et de la santé et des relations entre bien être physique, quiétude et solidité mentale. Gymnastique taoïste, qui gong, taï-chi et méditation sont des pratiques complémentaires dont la finalité est l'harmonisation des énergies dans le corps, par des exercices d'étirements, des postures et des mouvements. Ces pratiques ont des effets bénéfiques sur le plan de la santé, au sens préventif du terme, mais aussi du bien être et de la gestion des émotions et du stress.
Le taï-chi est en quelques sortes l'aboutissement d'une démarche à la fois mentale et physique. La forme, en l'occurrence la forme yang diffusée en Europe par maître Chu est ce lent enchainement de mouvement pratiqué par les chinois sur les places ou dans les parcs le matin avant le travail. Le taï chi est à la fois un art Martial et une méditation en mouvement. Art Martial car chacun des mouvements est une posture de combat, soit de défense, soit d'attaque.
Il ne s'agit cependant pas seulement d'une succession de postures. Chacune est porteuse d'une énergie qui à tout moment peut s'exprimer pour se dégager dans un mouvement d'attaque (yang) ou pour esquiver l'énergie dégagée par l'adversaire (yin). Ce potentiel d’énergie doit donc être recherché à travers la justesse des gestes qui doivent favoriser sa circulation et sa mobilisation mais aussi par des mises en tension entre les membres et la tête.
Le taï chi est aussi méditation parce qu'il favorise le travail en conscience. Conscience de la place de l'homme debout entre la terre ou il s'ancre pour puiser sa force et le ciel qui lui donne souplesse et fluidité. Conscience du moment présent grâce à l'éveil de tous les sens aux sensations physiques et tactiles avec son environnement, mais aussi conscience de son corps, particulièrement de sa (ses) respirations.
C'est à des niveaux de compréhension, à la fois simples et évidents mais aussi éminemment complexes que devait nous conduire maître Chu. Alors que certains se plaisent en Europe à noyer leur enseignement dans un langage ésotérique, pseudo bouddhiste, maître Chu s'applique pour sa part à expliquer des notions complexes en les ramenant à notre système de référence occidental. Les postures du violoniste ou du golfeur lui permettent d'expliquer la notion de mise en tension du corps pour mieux libérer l'énergie par exemple. L'énergie débordante de l'enfant montre bien que la force musculaire n'est pas le seul recours pour vaincre. Le maître Chu dans son anglais de base était donc bien loin des jargons qui environnement parfois ces disciplines.
Pour un débutant comme moi ce fut une lucarne entrouverte sur la profondeur et la richesse des disciplines énergétiques chinoises mais aussi une appropriation des clefs pour progresser et tout simplement en tirer bénéfice pour ma santé et ma vie.
Je constate déjà que la pratique régulière de la gymnastique taoïste, de yi Kong et d'un peu de méditation m'ont déjà amené beaucoup. Mon corps est plus souple et je ne me sens plus ni pataud ni emprunté. Mon attitude face aux événements de la vie à changée. Je suis plus gai et plus ouvert, plus tolérant sans doute aussi. En quelques sortes le taï-chi est une voie vers le lâcher prise dont je ressentais la nécessité depuis que la vie m'a porté quelques coups dont elle a le secret.
Ces quelques jours de stages passés à l'ombre bienvenue des grands arbres qui bordent le lac d'Attuech m'ont amené à une compréhension approfondie mais surtout donné les gestes et la liberté qui me permettent de les intégrer dans ma vie de tous les jours, sans forcément le faire dans le cadre formels d'enseignements. J'essaie de dégager le plus souvent possible du temps pour pratiquer un quart d'heure de gymnastique, un quart d'heure de forme et un quart d'heure de yi gong. Je m'en sens très bien.
FIn du stage, les formateurs sont applaudis |