L'arrière des boutiques et restaurants du boulevard Saint Laurent donne sur des ruelles de services désordonnées ou débouchent les escaliers de service rouillés, ou sont reléguées les poubelles et les fils à linge. ou sont accrochés les compresseurs des climatisations et ou sont mis au rebus des équipements hors d'usage. C'est le point de passage des livreurs, des artisans et des éboueurs. La végétation y a pris ses aises sans que quiconque tente de l'apprivoiser.
Ces ruelles sont devenues le terrain de jeu de tous les grapheurs, colleurs et autres vandales sans notoriété. Les interventions colorées et graphiques de chacun se juxtaposent et se superposent tout au long de la ruelle. Rares sont les interventions qui ont une individualité. C'est l'ensemble qui fait œuvre et cette œuvre infinie donne une part d'âme à la ville. L'âme de Montréal réside un peu dans ces ruelles foisonnantes. Montréal est une ville ordonnée et propre mais avec un côté sympathiquement négligé et voyou.
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