Je
ne sais pas si c'est caractéristique de Montréal ou des villes
d'Amérique du nord. En tout cas dans de nombreux quartiers
résidentiels de Montréal, les maisons ont une façade, élégante,
généralement flanquée d'un escalier métallique droit ou en
colimaçon. Un petit carré de verdure soigné apporte une
touche de raffinement; fleurs ou, de plus en plus souvent, légumes.
L'arrière est la zone technique. Toujours des escaliers, mais aussi
les garages, divers appentis, les poteaux et les fils d'alimentation
électriques, des vélos, les poubelles. Dans le mile end et
certaines zone du plateau Mont Royal l'alignement de ces arrières de
maison est bordé d'une végétation dense d'arbres, de lianes, de
tonnelles, de fleurs. Ce sont les ruelles vertes. Ailleurs entre deux
rues ou deux avenues se trouve une rue sans nom, la rue de service en
quelque sorte ou la végétation est rare mais la faune présente :
Pigeons et écureuils sont les vrais maîtres de ces espaces ou les
passants sont rares.
Du balcon de l'appartement d'Agnès on voit la rue en enfilade, un peu en auteur. Un fauteuil en osier, une Guirlande tibétaine, quelques plantes comestibles : basilic, menthe, romarin, un poivron mis à mal par les écureuils, de la rue ( la plante) pour les éloigner, le tout mis en scène dans de vielles théières ou des pots en terre.
Un
petit balcon urbain par excellence. La vue y est quasi exclusivement
minérale ( la brique rouge) et métallique. Les seules taches de
verdure visibles sont quelques mauvaises herbes devant les portes
délabrées de deux garages et un bouquet d'arbre au loin.
Je
passe de long moments sur ce balcon. J'y prends le petit déjeuner,
je lis, je bois l'apéro. J'observe le manège élégant de un, deux,
voire trois écureuils. Des pigeons qui font peur aux écureuils, qui
font peur aux pigeons et comme ça presque toute la journée. Les
italiens du bar qui a pignon sur le boulevard St Laurent, garent
leurs Porsches, Audi, Mercédes dans cette arrière boutique
discret. Ils ont des têtes comme dans un film de Coppola, rappelez
moi le titre… ah oui le P….n.
Le
ciel est en permanence traversé par les avions qui décollent ou
atterrissent à l'aéroport international. Le bruit de la circulation
sur le Boulevard Saint Laurent et la Rue Clark toutes proches est
incessant. Un bon gros bruit de ville quoi : des voitures, des
motos, des avions, parfois de sirènes d'ambulance et police, le
tonnerre et les bip du camion poubelle, quelque fois des cris.
Croyez
le si vous voulez mais je me sens bien devant ce paysage d'arrière
ville, dans le bruit de la circulation. La campagne est la campagne,
la ville est la ville. Comme quoi tout est question d'état d'esprit.
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