jeudi 20 février 2014

Koné

Ne vous êtes vous jamais demandé qu'est-ce que je fais là ici et maintenant ? Mais aussi qu'est-ce que tous ces gens qui jouent le jeu social, comme ailleurs, enfin presque, font-ils ici ? Le monde est fait d'endroits sans charme et sans beauté ou vivent des gens.
Aiment-ils leur vie ? S'ennuient t-ils ? Voilà les questions hautement existentielles que m'inspire Koné.

Koné est la capitale administrative de la province nord, elle est à 270km de Nouméa, proche de l'océan sur la côte ouest. 9000 habitants aujourd'hui, ils étaient  3600 il y a 10 ans.  Le gros village de brousse est devenu capitale administrative de la province nord.

L'arrivée  depuis le sud est marquée par un giratoire qui arbore fièrement en signe d'attachement aux racines kanaks, une case flanquée de quatres immenses totem le tout dans un paysage reconstitué,  végétation, relief, tout y est, une petite Calédonie d'antan en miniature.


Ah les giratoires ! je parle aussi de ceux de métropole, avec vignes, pressoirs, petits moulins et miniatures de pierre sèche, mériteraient un livre. Il existe sans doute.

Koné a tout d'une ville pionnières. L'usine nord de nickel non encore achevée, est là, invisible, dans les parages, mais les pick- up sillonnent la ville, conduits par les hommes du chantier ou ceux qui gravitent autour, avec leurs tee-shirt au logo de leurs sociétés.


La ville est en pleine expansion, les logements manquent. Les offres d'emploi dans les services et dans les magasins ne trouvent pas preneurs faute de logements.



En fait Koné, au sens urbanistique du terme, n'est pas une ville, c'est un carrefour, enfin presque un carrefour, ente la route nord sud et la koné-Tiwaka qui traverse la chaine, d'ouest en est. La ville se développe autour de ces axes : administrations, commerces, logements. Chaque rue adjacente, perd immédiatement son bitume et débouche en pleine forêt.



Au sud de la ville, une zone industrielle et commerciale en plein développement, au nord des hôtels indépendants moderne fréquentés par les commerciaux et les salariés d'entreprises de services. Après le petit déjeuner chacun part vers ses occupations dans son pik up.

Je serais seul au bord de la piscine, si le seul maître nageur de la ville ( dixit lui même ) n'y donnait ses cours particuliers d'Aqua gym à de jeunes femmes ou à leurs enfants qui doivent tuer le temps des interminables journées à Koné, pour qui ne travaille pas. Plusieurs femmes à l'accent québécois. Les Canadiens sont impliqués dans la construction de l'usine de Nickel.




Pour ne pas diner au restaurant impersonnel de l'hôtel, nous Avons cherché un endroit en ville. Le choix était entre le Tumbala café ou le Tumbala café. Je vous laisse deviner celui que nous avons choisi. Nous sommes passés plusieurs fois devant avant de le repérer. Une immense salle, mobilier plastique coloré, musique réggae. Quelques sculptures de bois de style Kanaks atténuent à peine l'ambiance cantine du lieu. Sympatique serveur à dread locks. Quelques tables occupées par des buveurs de bière. Un petit groupe de  caldoches suivent d'un regard qui se voudrait sans expression le vieux bonhomme, moi, qui accompagne une jeune femme, au volant d'un kangoo.



Les moustiques ont attaqué, traitreusement, toujours les pieds. On se croirait au fin fond de l'Afrique. Le repas fut excellent et copieux, du porc au sucre, qui semble être une spécialité locale.

Les hôtels, comme les saloons du far ouest, sont devenus des lieux festifs. Ce soir jeudi 20 février, le DJ Mars vient animer la soirée au restaurant de l'hôtel La Néa jusqu'à 23 heures, c'est une notice posée sur le lit qui nous en informe. Nous n'irons donc pas nous faire piquer par les moustiques du Tumbala café. Nous nous contenterons de ceux de La Néa, au son de la techno.

Le dîner était fort bon. A 21 h DJ mars a pris place aux platines et lancé Get lucky de daft punk. Les spots éclairent le dance floor désert de lumières multicolores. Des groupes de filles grosses sont arrivées et gloussent entre elles. Je termine mon wisky. On rentre se coucher. Il est 21h10

Il faut quand même que je cite deux des pizzas proposées au bar, la kanak poulet banane poingot et la caldoche cerf pomme de terre. Véridique !




La température aujourd'hui a fleurté avec les 37 degrés. Plutôt envie donc de profiter des transats au bord de la piscine en espionnant le maître nageur qu'à baguenauder sur la rue principale de Koné. Je l'ai quand même fait pour vous. Les photos sont prises avec la tablette, en effet une personne, prenant des photos à Koné ne peut être que louche. Que viendrait faire un touriste à Koné ?








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