Tout voyage a une destination, un
ailleurs à découvrir, un ailleurs pour se reposer ou faire des
rencontres. C'est aussi un déplacement et un moyen de locomotion.
Le trajet est considéré comme fastidieux, fatiguant et dangereux ;
il est pourtant exaltant de se sentir maître de l'espace, de
franchir a des vitesses sur humaines des distances considérables.
Plus qu'un plaisir, c'est une
jouissance. J'ai adoré, il y a bien longtemps, les jours et les
jours de voiture, pour aller au moyen orient, filer vers l'est, vers
le levant, franchir les frontières, Italie, Yougoslavie, route de
tous les dangers, doubler les poids lourds qui peinaient dans les
côtes ; Grèce, manger dans des gargotes, franchir le détroit
des Dardanelles, passer d'Europe en Asie, rentrer en Asie, c'est
inouï ! Filer à travers les horizons immenses de l'Anatolie,
camper dans les stations services, toujours vers levant. Repousser
des horizons, manger le ciel, poursuivre les nuages, se soumettre au
soleil, à sa brûlure, à ses incandescences. Traverser la pluie,
transpercer la nuit.
Le voyage Nouméa Poingam m'a fait
revivre cette exaltation. Foncer vers le nord, presque cinq cent
kilomètres à dépasser des horizons grandioses, des cieux
changeants époustouflants. En milieu de journée le thermomètre
flirtait avec les 40°. L'océan surgissait parfois, miroir
éblouissant ou bleu irréel. Route droite, puis tortueuse, percluse
de nids de poules. Enfin avec la nuit qui tombe, la piste qui
conduit à l’extrême pointe nord de l'île.
Poingam n'est rien, ce n'est pas un
village, seulement un point sur la carte, l'ultime plage, celle qui
fait face à l'océan, au nord. Pour y parvenir il ne faut pas se
fier aux panneaux indicateurs, il n'y en a pas. Le soleil se lève à
droite se couche à gauche. Au large des îlots, plus loin à
l'horizon les îles Belep ou vivent une poignée d'habitants.
En quelques photos, prises de la
voiture, donc forcement mauvaises, je souhaite, vous faire partager
la jouissance que j'ai ressentie à filer, vers le nord, jusqu'au
bout ultime d'une terre, pour finir à la nuit tombée face à
l'océan immense.
Il fallait bien qu'à un moment ou un
autre je justifie le titre de ce blog !
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