lundi 24 février 2014

Sur ma route



Tout voyage a une destination, un ailleurs à découvrir, un ailleurs pour se reposer ou faire des rencontres. C'est aussi un déplacement et un moyen de locomotion. Le trajet est considéré comme fastidieux, fatiguant et dangereux ; il est pourtant exaltant de se sentir maître de l'espace, de franchir a des vitesses sur humaines des distances considérables.

Plus qu'un plaisir, c'est une jouissance. J'ai adoré, il y a bien longtemps, les jours et les jours de voiture, pour aller au moyen orient, filer vers l'est, vers le levant, franchir les frontières, Italie, Yougoslavie, route de tous les dangers, doubler les poids lourds qui peinaient dans les côtes ; Grèce, manger dans des gargotes, franchir le détroit des Dardanelles, passer d'Europe en Asie, rentrer en Asie, c'est inouï ! Filer à travers les horizons immenses de l'Anatolie, camper dans les stations services, toujours vers levant. Repousser des horizons, manger le ciel, poursuivre les nuages, se soumettre au soleil, à sa brûlure, à ses incandescences. Traverser la pluie, transpercer la nuit.

Le voyage Nouméa Poingam m'a fait revivre cette exaltation. Foncer vers le nord, presque cinq cent kilomètres à dépasser des horizons grandioses, des cieux changeants époustouflants. En milieu de journée le thermomètre flirtait avec les 40°. L'océan surgissait parfois, miroir éblouissant ou bleu irréel. Route droite, puis tortueuse, percluse de nids de poules. Enfin avec la nuit qui tombe, la piste qui conduit à l’extrême pointe nord de l'île.

Poingam n'est rien, ce n'est pas un village, seulement un point sur la carte, l'ultime plage, celle qui fait face à l'océan, au nord. Pour y parvenir il ne faut pas se fier aux panneaux indicateurs, il n'y en a pas. Le soleil se lève à droite se couche à gauche. Au large des îlots, plus loin à l'horizon les îles Belep ou vivent une poignée d'habitants.

En quelques photos, prises de la voiture, donc forcement mauvaises, je souhaite, vous faire partager la jouissance que j'ai ressentie à filer, vers le nord, jusqu'au bout ultime d'une terre, pour finir à la nuit tombée face à l'océan immense.

Il fallait bien qu'à un moment ou un autre je justifie le titre de ce blog !








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